Borat (2006 - Larry CHARLES)
Jagsemash, Borat débarque ! L'humoriste britannique Sacha Baron Cohen, grand habitué des métamorphoses physiques afin de mieux se mettre dans la peau de ses personnages (Ali G entre autres), revient en force en incarnant un reporter originaire du Kazakhstan qui se rend aux Etats-Unis dans le but de réaliser un reportage concernant l'éloignement culturel des deux pays. Dans cette comédie à l'humour peu intellectuel et décapant, Borat, personnage 100% fictif, se retrouve face à de vraies personnes, ayant une véritable vie professionnelle, les mettant devant des situations hilarantes mais pas toujours drôles pour ses interlocuteurs.
Dès le début, on se demande à quel degré nous devons prendre l'humour crade du personnage principal. Doit-on en rire franchement ou en pleurer de honte ? Les bien-pensants prendront tout au sérieux et s'offusqueront des situations montrées pendant quatre-vingt minutes, les autres seront suffisemment intelligents pour prendre tout cela au dixième degré.
Le "lâcher de Juifs" peut paraître douteux et nous présente Borat comme un homme antisémite jusqu'au bout des ongles, il s'agit en fait d'une dénonciation de ce même antisémitisme par Cohen, lui-même d'origine Juive.
Notre héros ne s'arrêtes pas là. En prenant la défense du Président Bush pour la guerre en Irak (Borat incite aux soldats US de bombarder tout ce qui bouge et de boire le sang des Irakiens devant une foule en délire qui est là pour voir un spectacle de rodeo), il dénonce le racisme, l'obscurantisme, l'injustice et l'abus de pouvoir de la société Américaine de manière corrosive, intelligente, drôle et jamais démagogique.
En ce qui concerne les gags, ce serait un crime de les décrire ici, cela reviendrait à gâcher la découverte du film car oui, cette comédie mérite d'être vue au moins une fois, ne fût ce que pour découvrir l'énorme talent de Cohen, qui prend ici un accent Kazakh à coucher dehors, inaudible et incompréhensible. Les gags sont tous à mourir de rire, même si l'on peut parfois reprocher à certains d'entre-eux d'aller trop loin dans la scatologie et le vulgaire gratuit (le dîner chez les riches puritains fait rire pour ses jeux de mots délirants, mais pas pour le reste), applatissant souvent le rythme effrené du long-métrage.
Autre défaut, la courte durée n'avantage pas le film et on aurait aimé que les scènes coupées soient ici réeintégrées au montage, le plaisir n'aurait été que total.
En bref, BORAT est une comédie réussie, délirante et diablement efficace, mais en faire parfois de trop ne l'élève pas au rang d'oeuvre culte, dommage.
Blood Diamond (2006 - Edward ZWICK)
Bizarrement, un film d'Edward Zwick est toujours très attendu sauf Blood Diamond, qui ne bénéficie pas d'une énorme promo et qui s'est royalement planté au box-office US. Pourtant, le film ne manque pas de qualités, bien au contraire. Zwick nous emmène au Sierra Leone, qui, en 1999, était encore sous le régime dictatorial de la R.U.F, la milice qui tue les villageois pour le plaisir de tuer.
Le film contient des images choc afin de mieux dénoncer plusieurs choses : les conditions de vie misérables, la dictature ainsi que la traite des enfants soldats, montrés ici comme de véritables machines à tuer, donnant au spectateur la chair de poule. Les scènes d'action sont longues, spectaculaires, mais Zwick n'a pas lésiné sur le réalisme : une violence sèche à la limite de la boucherie (le sang gicle), caméra à l'épaule bien nerveuse ont de quoi clouer le spectateur dans son fauteuil pendant 2 H 20. Les acteurs jouent à merveille : Di Caprio brille par une présence et un charisme impeccable, Honsou apporte de l'émotion et Jenifer Conelly sublime les paysages par sa beauté.
Dommage que la fin soit typique du cinéma de Zwick : héroïsme à gogo et happy end prévisible mais c'est bien peu tant Blood Diamond est un film d'action vachement efficace et parfois émouvant, porteur d'un message qu'il est nécessaire de faire passer plus souvent.
Jagsemash, Borat débarque ! L'humoriste britannique Sacha Baron Cohen, grand habitué des métamorphoses physiques afin de mieux se mettre dans la peau de ses personnages (Ali G entre autres), revient en force en incarnant un reporter originaire du Kazakhstan qui se rend aux Etats-Unis dans le but de réaliser un reportage concernant l'éloignement culturel des deux pays. Dans cette comédie à l'humour peu intellectuel et décapant, Borat, personnage 100% fictif, se retrouve face à de vraies personnes, ayant une véritable vie professionnelle, les mettant devant des situations hilarantes mais pas toujours drôles pour ses interlocuteurs.
Dès le début, on se demande à quel degré nous devons prendre l'humour crade du personnage principal. Doit-on en rire franchement ou en pleurer de honte ? Les bien-pensants prendront tout au sérieux et s'offusqueront des situations montrées pendant quatre-vingt minutes, les autres seront suffisemment intelligents pour prendre tout cela au dixième degré.
Le "lâcher de Juifs" peut paraître douteux et nous présente Borat comme un homme antisémite jusqu'au bout des ongles, il s'agit en fait d'une dénonciation de ce même antisémitisme par Cohen, lui-même d'origine Juive.
Notre héros ne s'arrêtes pas là. En prenant la défense du Président Bush pour la guerre en Irak (Borat incite aux soldats US de bombarder tout ce qui bouge et de boire le sang des Irakiens devant une foule en délire qui est là pour voir un spectacle de rodeo), il dénonce le racisme, l'obscurantisme, l'injustice et l'abus de pouvoir de la société Américaine de manière corrosive, intelligente, drôle et jamais démagogique.
En ce qui concerne les gags, ce serait un crime de les décrire ici, cela reviendrait à gâcher la découverte du film car oui, cette comédie mérite d'être vue au moins une fois, ne fût ce que pour découvrir l'énorme talent de Cohen, qui prend ici un accent Kazakh à coucher dehors, inaudible et incompréhensible. Les gags sont tous à mourir de rire, même si l'on peut parfois reprocher à certains d'entre-eux d'aller trop loin dans la scatologie et le vulgaire gratuit (le dîner chez les riches puritains fait rire pour ses jeux de mots délirants, mais pas pour le reste), applatissant souvent le rythme effrené du long-métrage.
Autre défaut, la courte durée n'avantage pas le film et on aurait aimé que les scènes coupées soient ici réeintégrées au montage, le plaisir n'aurait été que total.
En bref, BORAT est une comédie réussie, délirante et diablement efficace, mais en faire parfois de trop ne l'élève pas au rang d'oeuvre culte, dommage.
Blood Diamond (2006 - Edward ZWICK)
Bizarrement, un film d'Edward Zwick est toujours très attendu sauf Blood Diamond, qui ne bénéficie pas d'une énorme promo et qui s'est royalement planté au box-office US. Pourtant, le film ne manque pas de qualités, bien au contraire. Zwick nous emmène au Sierra Leone, qui, en 1999, était encore sous le régime dictatorial de la R.U.F, la milice qui tue les villageois pour le plaisir de tuer.
Le film contient des images choc afin de mieux dénoncer plusieurs choses : les conditions de vie misérables, la dictature ainsi que la traite des enfants soldats, montrés ici comme de véritables machines à tuer, donnant au spectateur la chair de poule. Les scènes d'action sont longues, spectaculaires, mais Zwick n'a pas lésiné sur le réalisme : une violence sèche à la limite de la boucherie (le sang gicle), caméra à l'épaule bien nerveuse ont de quoi clouer le spectateur dans son fauteuil pendant 2 H 20. Les acteurs jouent à merveille : Di Caprio brille par une présence et un charisme impeccable, Honsou apporte de l'émotion et Jenifer Conelly sublime les paysages par sa beauté.
Dommage que la fin soit typique du cinéma de Zwick : héroïsme à gogo et happy end prévisible mais c'est bien peu tant Blood Diamond est un film d'action vachement efficace et parfois émouvant, porteur d'un message qu'il est nécessaire de faire passer plus souvent.