PREVIEW HALLOWEEN : LE SCENARIO REVELE Le pouvoir et la magie d'Internet, c'est de mettre à l'épreuve la capacité de confidentialité de certains, alors que d'autres vont démultiplier tous les moyens possibles pour conserver un secret. Nos confrères d'Ain't it cool news ont su flatter l'ego d'énormément de gens de la première catégorie pour régulièrement obtenir des infos qu'on imaginait soigneusement gardées. Ce qui nous intéresse aujourd'hui, c'est le résumé du script sur le site du futur Halloween remanié par Rob Zombie. Un script relativement touffu puisqu'il s'étale sur plus de 125 pages. Lorsque l'on sait que dans l'univers technique du cinéma, une page équivaut à une minute de métrage, les révélations qui suivent donneront un aperçu de ce que l'on doit attendre. Un jet est donc parti dans la nature, révélant ainsi l'intégralité de ce qui se déroulera dans le film, et malgré des remarques nous paraissant injustes à l'encontre de l'idée générale du film et du réalisateur rédigées par un fan du film original coincé dans ses œillères (sans parler de son incroyable lynchage dans les forums par des irréductibles ne pigeant le sens du mot "adaptation"), ce qui est annoncé nous donne incroyablement envie.
Pour rafraîchir la mémoire à ceux qui ont oublié ou aux autres qui ont raté le coche, le film de Carpenter dévoilait l'évasion de Michael Myers d'un institut psychiatrique où il avait été incarcéré pour avoir poignardé sa grande sœur alors qu'il n'avait que 10 ans. Des troubles peu approfondis, si ce n'est que c'est la sexualité qui a déclenché la folie meurtrière du garçon, se réfugiant derrière un masque pour accomplir son méfait. 17 ans après, il décide de retourner sur les lieux du crime pour se poser en voyeur et observer si ces petits interdits sont toujours franchis par la jeune génération, en conservant les mêmes procédés (caché sous un masque ou un drap) pour expulser des mœurs non encore détaillées dans cet opus. Seule la courageuse Laurie Strode (Jamie Lee Curtis) survit au carnage des baby-sitters massacrées, sauvée in extremis par la fine gâchette Dr Loomis (Donald Pleasence), psychiatre suivant le cas Myers depuis son premier crime. Dans le second opus (se déroulant immédiatement après le premier film, narrativement la même nuit), on apprendra que Laurie est en réalité la petite sœur de Myers à qui l'on aura changé l'identité très jeune pour la protéger…
Tout porte à croire que Rob Zombie ne se hasardera pas au simple copié collé du film original (bien que la trame principale et les personnages soient les mêmes) et compte réinventer le mythe à sa façon. A l'instar de Casino Royale il y a quelques semaines, on ne peut que s'imaginer assister très prochainement à une sorte de Halloween Begins conçu sur deux bases distinctes (le personnage puis l'intrigue) noyées dans un univers incroyablement malsain et contemporain. Zombie l'a très bien compris, il faudra bien plus qu'un pauvre gus accroché à la porte de la cuisine pour faire trembler les foules, n'hésitant plus à prendre des libertés insensées pour qui connaît la série de base. Il y aura de la trahison dans l'air, le terme "adaptation" n'est pas usurpé et le mieux à faire est de l'accepter. D'autant plus qu'accessoirement au "style" Zombie (comprendre crapoteux, macabre, et vulgaire), le cinéaste semble prêt à tourner le Slasher en dérision en explosant ses codes. Le film devrait crouler sous les cadavres, tous plus ou moins massacrés dans des conditions extrêmement gores, et proposer des scènes de nu à tous les personnages féminins, excepté l'héroïne principale.
L'ENFANCE DE MICHAEL MYERSLe film débuterait sous forme de vidéo familiale 8mm (le faux teaser circulant depuis quelques semaines n'était finalement pas si loin) en guise de générique, et focaliserait près de 40 pages du script sur toute la jeunesse de Myers. Chose à peine survolée, bien que très efficacement, dans l'introduction du film original. Il y serait question d'un petit garçon élevé dans des conditions déplorables entre une mère strip-teaseuse (Sheri Moon) et un beau-père violent (William Forsythe) et adepte des pratiques incestueuses. L'enfant, perturbé, trouverait le moyen de se défouler en massacrant des animaux pour ensuite se masturber sur les polaroids des carcasses et en écoutant leur agonie enregistrée sur magnétophone. Noyé dans une colère perpétuelle, le jeune garçon ne trouverait qu'une once d'épanouissement et de douceur soudaine avec le bébé de la famille qu'il prend en affection et appelle lui-même Boo. Il n'est pas difficile de comprendre, quand on connaît la série, qu'il s'agit là de Laurie Strode, campée par Jamis Lee Curtis dans le film original.
Un décorticage en profondeur de cet esprit jusqu'ici incompréhensible, qui, s'il prendra son temps pour placer ses pions, n'empêchera pas l'intrigue de suivre l'histoire que l'on connaît. Myers tuera sa grande sœur Judith (Hanna R. All, sans doute choisie pour son étrange ressemblance avec Sheri Moon) et finira dans le service du Dr Loomis (Malcolm McDowell). Communiquant à partir de dessins où il gribouillera des masques différents pour définir ses humeurs, l'enfant tissera ainsi une relation hors norme avec le médecin pour une longue séquence d'échanges servant de transition vers le remake pur du film de Carpenter. Nous serions, à ce stade, au milieu du film.
LE BOOGEYMANC'est ici qu'arrivent étrangement les vrais changements. Tout d'abord, avec ou sans son masque, Michael Myers parle. C'est dit. Et il semblerait qu'il soit même vulgaire face au Doc ayant encore assez de patience 17 ans après pour chercher à comprendre ce qui ne tourne pas rond dans l'esprit du garçon. Ensuite, et c'est une approche relativement courageuse de la part de Zombie, Myers est également un personnage émotif et nostalgique. Ses relations avec le bébé et son évasion trouvent désormais un sens, et sa quête à travers sa ville natale lorgnerait plus vers le sentimental que vers une bonne grosse pulsion meurtrière façon Jason – les deux personnages ayant un peu trop précipitamment été mis dans la même case de machine à tuer, malgré de vrais points communs. Si ce Myers là devrait d'ailleurs flirter avec Jason, c'est essentiellement sur sa carrure puisqu'il est ici considéré comme un géant. Le choix de Tyler Mane pour le rôle trouve vite son sens lorsque l'on sait que Hugh Jackman passait pour un nain à coté de lui dans le premier X-Men.
On ne s'étalera pas plus sur la suite de l'histoire, d'une part parce qu'on en connaît globalement déjà les grandes lignes et parce qu'il faut conserver les surprises concoctées par le réalisateur. Notons néanmoins que Laurie Strode, héroïne principale, n'apparaît dans le scénario qu'à la page 69 et que le massacre d'Haddonfeld qui servait de noyau au film de Carpenter, est ici représenté sur les 25 dernières pages. Autant de touches personnelles qui ne font qu'attiser notre impatience…
Sortie France : Fin 2007Sortie USA le 31 août 2007
ça donnait envie source:dvdrama