Borat, reporter kazakh, est envoyé aux Etats-Unis par la télévision de son pays pour y tourner un reportage sur le mode de vie de cette nation vénérée comme un modèle. Au cours de son périple, il rencontre de vraies personnes dans des situations authentiques, avec les conséquences les plus incroyables. Son comportement à contre-courant provoque les réactions les plus diverses, et révèle les préjugés et les dessous de la société américaine. Aucun sujet n'échappera à sa soif d'apprendre, même les plus extrêmes. Un vrai choc des cultures...
Jagsemash, Borat débarque ! L'humoriste britannique Sacha Baron Cohen, grand habitué des métamorphoses physiques afin de mieux se mettre dans la peau de ses personnages (Ali G entre autres), revient en force en incarnant un reporter originaire du Kazakhstan qui se rend aux Etats-Unis dans le but de réaliser un reportage concernant l'éloignement culturel des deux pays. Dans cette comédie à l'humour peu intellectuel et décapant, Borat, personnage 100% fictif, se retrouve face à de vraies personnes, ayant une véritable vie professionnelle, les mettant devant des situations hilarantes mais pas toujours drôles pour ses interlocuteurs.
Dès le début, on se demande à quel degré nous devons prendre l'humour crade du personnage principal. Doit-on en rire franchement ou en pleurer de honte ? Les bien-pensants prendront tout au sérieux et s'offusqueront des situations montrées pendant quatre-vingt minutes, les autres seront suffisemment intelligents pour prendre tout cela au dixième degré.
Le "lâcher de Juifs" peut paraître douteux et nous présente Borat comme un homme antisémite jusqu'au bout des ongles, il s'agit en fait d'une dénonciation de ce même antisémitisme par Cohen, lui-même d'origine Juive.
Notre héros ne s'arrêtes pas là. En prenant la défense du Président Bush pour la guerre en Irak (Borat incite aux soldats US de bombarder tout ce qui bouge et de boire le sang des Irakiens devant une foule en délire qui est là pour voir un spectacle de rodeo), il dénonce le racisme, l'obscurantisme, l'injustice et l'abus de pouvoir de la société Américaine de manière corrosive, intelligente, drôle et jamais démagogique.
En ce qui concerne les gags, ce serait un crime de les décrire ici, cela reviendrait à gâcher la découverte du film car oui, cette comédie mérite d'être vue au moins une fois, ne fût ce que pour découvrir l'énorme talent de Cohen, qui prend ici un accent Kazakh à coucher dehors, inaudible et incompréhensible. Les gags sont tous à mourir de rire, même si l'on peut parfois reprocher à certains d'entre-eux d'aller trop loin dans la scatologie et le vulgaire gratuit (le dîner chez les riches puritains fait rire pour ses jeux de mots délirants, mais pas pour le reste), applatissant souvent le rythme effrené du long-métrage.
Autre défaut, la courte durée n'avantage pas le film et on aurait aimé que les scènes coupées soient ici réeintégrées au montage, le plaisir n'aurait été que total.
En bref, BORAT est une comédie réussie, délirante et diablement efficace, mais en faire parfois de trop ne l'élève pas au rang d'oeuvre culte, dommage.