Bertrand Cantat libéré ce mardi
Le chanteur Bertrand Cantat , condamné à huit ans de prison pour avoir porté en 2003 des coups mortels à sa compagne, l'actrice Marie Trintignant, sortira mardi de la prison de Muret (Haute-Garonne) où il est détenu depuis 2004, aux termes d'une mesure de libération conditionnelle accordée lundi.
La libération de Bertrand Cantat, 43 ans, qui devra "s'abstenir de toute intervention publique" relative à l'affaire pour laquelle il a été condamné, "interviendra effectivement le 16 octobre", a annoncé le procureur de la République, Paul Michel.
M. Michel a déclaré lundi que la libération conditionnelle dont bénéficie le chanteur Bertrand Cantat était "une obligation prévue par la loi".
"En ce qui concerne la liberté, elle a été octroyée dans des conditions de stricte égalité par rapport aux autres détenus et en se conformant strictement à la loi", a précisé le procureur Paul Michel lors d'une conférence de presse, après l'annonce d'un jugement du juge d'application des peines accordant la libération conditionnelle, à compter de mardi, au chanteur.
"Je rappelle que la libération conditionnelle a pour objet d'éviter la récidive et favoriser la réinsertion du condamné", a souligné M. Michel.
Le vice-président du tribunal de grande instance de Toulouse, chargé de l'application des peines, Philippe Laflaquière, "a fondé sa décision notamment sur les efforts de réadaptation sociale faits par le condamné ainsi que sur ses perspectives de réinsertion sociale et professionnelle", a souligné le parquet de Toulouse dans un communiqué.
Deux obligations spécifiques ont été imposées au chanteur du groupe de rock Noir Dési r, aux termes du jugement. Il devra notamment "s'abstenir de diffuser tout ouvrage ou oeuvre audiovisuelle dont il serait l'auteur ou le co-auteur et qui porterait, en tout ou partie, sur l'infraction commise et de s'abstenir de toute intervention publique relative à cette infraction".
Bertrand Cantat devra également "se soumettre à des mesures d'examen, de contrôle, de traitement ou de soins appropriés à son état, à savoir la poursuite de la prise en charge psychothérapeutique suivie en milieu carcéral".
Le juge a également ordonné, conformément à une demande du parquet, la prolongation de la période probatoire d'une durée d'un an prévue par la loi afin que Bertrand Cantat soit soumis aux mesures de contrôle jusqu'au 29 juillet 2010.
Le parquet a rappelé qu'il ne s'était pas opposé à la demande de libération conditionnelle du chanteur lors du débat contradictoire organisé entre les différentes parties, le 20 septembre à la prison de Muret.
Le ministère public disposait d'un délai de 10 jours pour former un éventuel appel, suspensif s'il était présenté dans les 24 heures suivant le jugement.
L'avocat de Bertrand Cantat, Me Olivier Metzner, s'est réjoui de la prochaine libération conditionnelle de son client, estimant cependant que "rien n'est fini" pour lui.
"A l'avenir, il portera le poids de sa culpabilité qu'il a toujours assumée. D'autre part, il va devoir faire face à un harcèlement d'une certaine presse qui va rendre sa vie quasiment impossible, en tout cas au début", a-t-il dit.
Le juge de l'application des peines de Mont-de-Marsan (Landes), où le chanteur est domicilié, sera chargé du suivi de la mesure de libération conditionnelle.
Figure emblématique et parolier de Noir Désir, Bertrand Cantat avait été condamné le 29 mars 2004 à Vilnius (Lituanie), où il avait été incarcéré, avant d'être transféré à Muret le 28 septembre 2004.
Lors de son procès, il avait reconnu avoir donné quatre violentes gifles à Marie Trintignant pendant une dispute, lors de la nuit du 26 au 27 juillet 2003, dans les derniers jours de tournage d'un téléfilm, "Colette". L'actrice était décédée le 1er août.
La mère de Marie Trintignant, la réalisatrice Nadine Trintignant, avait jugé "prématurée", en septembre, l'éventuelle libération anticipée de Cantat.
La libération conditionnelle du chanteur, intervenant après qu'il ait purgé la moitié de sa peine, a été facilitée par le règlement des dommages et intérêts réclamés par deux des enfants de Marie Trintignant et un accord à l'amiable pour indemniser l'assureur de la société de production de "Colette", interrompu au moment du décès de l'actrice.
Le procureur a révélé que le chanteur avait "versé une indemnisation à deux des enfants de Marie Trintignant qui en avaient fait la demande", ajoutant qu'elle se situait à "hauteur de 100.000 euros".
M. Michel, qui a précisé les obligations de Bertrand Cantat pendant sa période de liberté conditionnelle, a confirmé que le juge Laflaquière avait fait état de la volonté de réinsertion du chanteur. "Il a exercé une activité d'auxiliaire à l'intérieur de l'établissement pénitentiaire" de Muret où il a eu "une conduite correcte".
Concernant les conditions de sortie de prison, le procureur Michel a indiqué que "la libération interviendra dans la journée de demain (ndlr: mardi) dans les conditions qui seront fixées par l'administration pénitentiaire".
source : rtl
4 ans de prison, voilà le prix de la vie d'une femme. Merci chère justice.