Texas 1868. La famille d'Aaron Edwards est decimee par une bande de Commanches qui attaquent son ranch et enlevent ses deux fillettes. Ethan, le frere d'Aaron, decouvre le drame et se lance sur les traces des ravisseurs avec deux autres compagnons.
Lorsque j'ai découvert le cinéma de John Ford avec La Charge Héroïque il y a quelques années, je m'étais juré de ne pas continuer tant ce film m'avait ennuyé (il est temps que je le réevalue). Bien mal m'en a pris ! Avec La Prisonnière..., on se trouve devant une oeuvre différente, plus sombre, plus violente, teintée de tragédie.
En effet, son héros principal, Ethan, campé par un John Wayne impérial en cow-boy en quête d'humanité, se montre aigri suite à sa défaite lors de la guerre de Secession, et impuissant face au bouleversement des valeurs sociales telles que l'ouverture aux autres peuples, lui qui est pourvu d'une mentalité rétrograde et raciste. Alors qu'on lui flanque presque un fils adoptif qu'il déteste sur le dos (Martin Pawley), il n'arrive toujours pas à trouver son humanité, sa soif de vengeance et son irrespect continu pour les tribus indiennes l'en empêcheront. En somme, on peut dire qu'Ethan et l'anti-héros par excellence, celui qui n'arrive pas à trouver son chemin dans la vie et qui vit égoïstement.
La mise en scène de Ford n'est rien d'autre que du grand art. Utiliser la suggestion lors du massacre de la famille d'Ethan provoque encore plus de dégoût et de tristesse chez le spectateur; mais se révèle être surtout une technique de réalisation efficace. Le désert n'a jamais été aussi bien filmé : plans larges, extraordinaire profondeur de champ, etc...
Un magnifique western qui mérite une (re)découverte approfondie de la filmographie de John Ford.