Laurent T. Jeu 18 Juin - 13:58
Vingt-quatre ans après la première et catastrophique tentative de biopic sur le gangster le plus charismatique de l'Histoire de France, Jean-François Richet s'attaque à nouveau au mythe de Mesrine et décide d'en faire un dyptique. Sujet casse-gueule par excellence, Jacques Mesrine a enfin un film à son hauteur et à sa personnalité : à la fois grandiose et complexe.
Cette première partie commence en 1979, le jour où Mesrine est mort en martyr et en héros. Avec sa dernière compagne, il prend la voiture pour se rendre quelque part mais se fait tuer à la Porte de Clignancourt devant de nombreux témoins, par des policiers assoiffés de sang. Avant la fin de cette scène qui s'arrête sur le cri de stupeur de Ludivine Sagnier, on retrouve les deux tourtereaux filmés en split screen, dans le but de faire ressentir au spectateur ce que les protagonistes ressentent. Rien que par cette technique, le début du film est une réussite et donne le ton : ce sera un long-métrage rempli de suspense et de tension.
Les surprises ne s'arrêtent pas là tant elles sont nombreuses. Richet confirme que la France est capable de faire des films de la même manier que les Américains. Rien que le montage et le découpage digne des meilleurs De Palma en est la preuve, il apporte notamment à la scène d'évasion une angoisse qu'aucun polar n'est arrivé à distiller jusqu'à présent, se prolongeant jusqu'à la fusillade finale, qui coûte la vie à deux gardes-chasse. Cependant, il n'y a pas que la mise en scène de Richet qui est phénoménale, car Vincent Cassel ne joue pas, il EST Mesrine, tant dans ses paroles que dans ses gestes, sa dégaine, sa façon de penser et de se comporter.
Les raisons qui ont poussé Mesrine a devenir braqueur de banques sont ici bien expliquées, grâce à un scénario en béton armé et des dialogues qui tiennent la route. Même si ce premier opus peut paraître un peu court (1h48), il n'en demeure pas moins passionnant et d'une grande richesse visuelle et thématique.