La dramatique vie de Perhan, fils naturel d'un soldat et d'une Tzigane, qui rêve d'un avenir riche et heureux. Elevé par sa grand-mère qui l'adore, il est bientôt arraché à elle et part en Italie travailler pour un trafiquant d'enfants. Il reviendra au pays mais ne réussira pas à réaliser son rêve.
Trois ans après sa première Palme d'Or, Emir Kusturica signe un film qui sera par la suite à jamais gravé dans les annales du cinéma Européen. LE TEMPS DES GITANS est un film qui mélange à la fois le drame, la tragédie, l'humour burlesque, la poésie et la magie.
Ce long-métrage, impregné de la culture gitane que Kusturica connaît sur le bout des doigts, est d'une force visuelle, émotionnelle et dramatique tout simplement époustouflante, portée par deux acteurs (malheureusement décédés depuis) livrant ici une prestation sublime.
Kusturica a grandi au sein de la communauté gitane et il ne pouvait pas faire mieux que de lui rendre hommage à travers d'un film exhubérant, haut en couleurs, rempli d'humour et porteur d'un message d'espoir, à l'image de ce peuple parfois controversé et injustement pointé du doigt par les pays "civilisés".
La magnifique histoire d'amour entre Perhan et Azra, deux adolescents que rien ne peut séparer,vient mettre en image cette relation idéale pervertie par le besoin absolu d'argent, le vice, la traite d'enfants à la limite de l'esclavage ainsi que par la mort, qui vient briser le coeur et casser tout espoir du peuple gitan.
Tout en étant une tragédie, le film de Kusturica offre certains moments abolument burlesques, fort influencés par le cinéma de Charlie Chaplin.
N'oublions pas non plus la mise en images des traditions culturelles gitanes, comme des superstitions mythologiques, les croyances paranormales mélangées à des références cinématographiques et littéraires qui forment un ensemble cohérent, intéressant et passionnant.
Grâce à sa puissance émotive et son esthétisme de premier ordre, LE TEMPS DES GITANS reste aujourd'hui un des plus grands chefs-d'oeuvre du cinéma Européen, le meilleur film de son auteur et surtout un sublime hommage au peuple que l'on montre pendant plus de deux heures.