Laurent T. Mer 29 Aoû - 12:21
Les comédies musicales ne sont pas légion ces temps-ci à Hollywood et pour cause, tous les sujets ont déjà été exploités jusqu'à la moëlle et seul un remake d'un film sorti à la fin des années 80 était la "bonne" solution pour faire revenir le genre dans les salles.
La version originale de John Waters avait tout ce qu'il y avait de moins conventionnel, elle était irrévérencieuse, osée, politiquement incorrecte; ce qui la rendait moins formatée que les films musicaux que l'on a l'habitude de voir depuis fort longtemps.
Même si ce côté complètement barge disparaît dans ce remake, ce dernier se révèle être une excellente surprise qui marque ni plus ni moins le grand retour du genre. Adam Shankman rentre immédiatement dans le vif du sujet avec une scène d'ouverture chantée assez marrante (Waters y fait d'ailleurs un caméo dans sa plus pure tradition), rythmée, superbement filmée qui met déjà la patate au spectateur. Le tout est de savoir si le reste allait être aussi surprenant que le début...La réponse est oui ! A la surprise générale, Shankman donne à son oeuvre un rythme effréné pendant presque deux heures, les passages musicaux sont tellement nombreux qu'on ne les compte plus.
La véritable qualité de HAIRSPRAY version 2007, c'est que les scènes musicales ne se ressemblent pas, elles ont toutes une originalité propre à la situation dans laquelle se trouvent les protagonistes, mais aussi selon leurs états d'âme et leur façon de penser. Le fim dresse aussi un joli portrait de l'Amérique du début des années soixante en pointant du doigt la ségrégation raciale qui y règnait. Même si certains dialogues sont purement débiles ("Je suis pour le mélange des races", "Le temps est venu pour les personnes différentes d'enfin s'affirmer",etc...) et s'avèrent être le plus gros défaut du film tant la morale est inutile au cinéma, le plaisir que l'on prend devant ce film est tout simplement énorme.
Le casting cinq étoiles ne fait que le magnifier : Travolta prend un gigantesque plaisir à danser et pousser la chansonnette n'hésitant pas à s'auto-parodier, provoquant une émotion dans le public, Walken est divin en patron de magasin de farces et attrappes et se montre aussi en très bon danseur, Pfeiffer est délicieuse en productrice blondasse peu scrupuleuse (c'est un énorme cliché, mais son jeu est tellement génial qu'on ne peut s'empêcher d'apprécier) mais c'est surtout la jeune génération qui porte le long-métrage sur ses épaules : Nikki Blonsky, magnifique boulotte au sourire charmant, déborde d'énergie et de motivation, sa voix et son regard risquent bien de faire fondre la plupart des spectateurs masculins, Zach Effron est très convaincant en chanteur nunuche et Amanda Bynes fait rire avec ses mimiques adorables.
On sort de la salle avec une pêcher d'enfer et l'envie d'y retourner. HAIRSPRAY 2007 est le digne successeur de "Grease", rien que ça !
8/10