Wilkinson brise le rêve du XV de France
Le rêve du XV de France de remporter la Coupe du monde de rugby s'est brisé sur le froid réalisme de l'Angleterre, tenante du titre, et de son ouvreur Jonny Wilkinson, auteur d'une pénalité et d'un drop décisifs dans les dernières minutes de la demi-finale remportée (14-9) samedi au Stade de France.
Déjà victorieux (24-7 en demi-finale de l'édition 2003 à Sydney, les Anglais, menés jusqu'à la 74e minute, ont longtemps contenu les assauts désordonnés des Français, qui ont semblé émoussés une semaine après leur succès en quart de finale (20-18) face aux All Blacks à Cardiff. Occuper le terrain, et profiter de la moindre occasion. Les deux équipes se sont réfugiées derrière ces deux grands principes pendant la majeure partie du match. Côté anglais, Jonny Wilkinson et Mike Catt étaient chargés de faire avancer l'équipe. Tâche dévolue à Lionel Beauxis chez les Français.
Le XV de la Rose débuta cette partie de "gagne terrain" avec un avantage de cinq points, à la suite d'un essai inscrit par l'ailier Josh Lewsey à la réception d'une passe au pied d'Andy Gomarsall devant un Damien Traille aux appuis fuyants (0-5) après à peine 80 secondes de jeu. Derrière cette entame catastrophique, le XV de France, abreuvé en ballons, s'efforça d'occuper le camp anglais, en attendant les fautes. En l'occurence un hors-jeu d'Easter dans une mêlée ouverte (7e), et un lâcher d'épaule du pilier Andrew Sheridan en mêlée fermée (17e). Les Français semblaient alors imposer leur rythme, mais ils subirent un second coup du sort: la sortie sur blessure de Fabien Pelous, deuxième ligne de devoir aux 118 sélections, remplacé par l'idole des foules, Sébastien Chabal.
Wilkinson entre en scène
Cheveux au vent, Chabal s'intéressa au combat en cours, car le 90e France - Angleterre de l'histoire tournait au bras de fer, où le moindre espace valait cher. Surtout, les deux équipes semblaient craintives, hésitant à se livrer et espérant la faute de l'adversaire pour marquer. Alors, on déclina le jeu au pied à tous les modes, de la puissante diagonale à la chandelle. Et le score évoluait peu. De 6 à 5 à la mi-temps, on passa à 9 à 8 en début de seconde période, après un échange de politesses entre Lionel Beauxis et Jonny Wilkinson.
Signe de la fébrilité ambiante, chacun laissa passer une occasion franche. Les Français, visiblement usés par les efforts déployés pour éliminer les All Blacks (20-18 en quarts de finale, gâchèrent d'abord une mêlée à cinq mètres de la ligne adverse (51e). Puis un drop de Jonny Wilkinson trouva le poteau français (53e). Un petit point... Le sésame pour la finale tenait à un fil. A un exploit personnel ou à une faute. Ou à une +cuillère+, la main de Joe Worsley qui coupa la route de l'essai à Vincent Clerc (68e).
Les Français campaient obstinément chez les Anglais, sans résultat. Au pied, à la main, ils ne parvenaient pas à trouver le moindre espace dans le dispositif anglais, particulièrement bien en place. Le XV de la Rose attendait l'heure pour frapper. Jason Robinson, qui fêtait sa 50e sélection, zigzagua dans la défense française, provoqua un plaquage haut de Dimitri Szarzewski. Quasiment absent des débats depuis le début du match, Jonny Wilkinson entra en scène pour passer la pénalité des trente mètres face aux poteaux (74e). Que fait une équipe anglaise comptant deux points d'avance à deux minutes du terme ? Elle use et abuse du pilonnage. Et place son ouvreur en position de drop.
Comme en finale du Mondial 2003 remportée face à l'Australie, Jonny Wilkinson prit ses marques derrière le monstre à seize pattes, pour expédier le ballon entre les poteaux. Du grand art! Un froid réalisme qui cloua les Français, une fois de plus condamnés à la "petite" finale, face au perdant d'Argentine - Afrique du Sud, vendredi au Parc des Princes, tandis que les Anglais disputeront la finale deux jours plus tard au Stade de France... (afp)
Le rêve du XV de France de remporter la Coupe du monde de rugby s'est brisé sur le froid réalisme de l'Angleterre, tenante du titre, et de son ouvreur Jonny Wilkinson, auteur d'une pénalité et d'un drop décisifs dans les dernières minutes de la demi-finale remportée (14-9) samedi au Stade de France.
Déjà victorieux (24-7 en demi-finale de l'édition 2003 à Sydney, les Anglais, menés jusqu'à la 74e minute, ont longtemps contenu les assauts désordonnés des Français, qui ont semblé émoussés une semaine après leur succès en quart de finale (20-18) face aux All Blacks à Cardiff. Occuper le terrain, et profiter de la moindre occasion. Les deux équipes se sont réfugiées derrière ces deux grands principes pendant la majeure partie du match. Côté anglais, Jonny Wilkinson et Mike Catt étaient chargés de faire avancer l'équipe. Tâche dévolue à Lionel Beauxis chez les Français.
Le XV de la Rose débuta cette partie de "gagne terrain" avec un avantage de cinq points, à la suite d'un essai inscrit par l'ailier Josh Lewsey à la réception d'une passe au pied d'Andy Gomarsall devant un Damien Traille aux appuis fuyants (0-5) après à peine 80 secondes de jeu. Derrière cette entame catastrophique, le XV de France, abreuvé en ballons, s'efforça d'occuper le camp anglais, en attendant les fautes. En l'occurence un hors-jeu d'Easter dans une mêlée ouverte (7e), et un lâcher d'épaule du pilier Andrew Sheridan en mêlée fermée (17e). Les Français semblaient alors imposer leur rythme, mais ils subirent un second coup du sort: la sortie sur blessure de Fabien Pelous, deuxième ligne de devoir aux 118 sélections, remplacé par l'idole des foules, Sébastien Chabal.
Wilkinson entre en scène
Cheveux au vent, Chabal s'intéressa au combat en cours, car le 90e France - Angleterre de l'histoire tournait au bras de fer, où le moindre espace valait cher. Surtout, les deux équipes semblaient craintives, hésitant à se livrer et espérant la faute de l'adversaire pour marquer. Alors, on déclina le jeu au pied à tous les modes, de la puissante diagonale à la chandelle. Et le score évoluait peu. De 6 à 5 à la mi-temps, on passa à 9 à 8 en début de seconde période, après un échange de politesses entre Lionel Beauxis et Jonny Wilkinson.
Signe de la fébrilité ambiante, chacun laissa passer une occasion franche. Les Français, visiblement usés par les efforts déployés pour éliminer les All Blacks (20-18 en quarts de finale, gâchèrent d'abord une mêlée à cinq mètres de la ligne adverse (51e). Puis un drop de Jonny Wilkinson trouva le poteau français (53e). Un petit point... Le sésame pour la finale tenait à un fil. A un exploit personnel ou à une faute. Ou à une +cuillère+, la main de Joe Worsley qui coupa la route de l'essai à Vincent Clerc (68e).
Les Français campaient obstinément chez les Anglais, sans résultat. Au pied, à la main, ils ne parvenaient pas à trouver le moindre espace dans le dispositif anglais, particulièrement bien en place. Le XV de la Rose attendait l'heure pour frapper. Jason Robinson, qui fêtait sa 50e sélection, zigzagua dans la défense française, provoqua un plaquage haut de Dimitri Szarzewski. Quasiment absent des débats depuis le début du match, Jonny Wilkinson entra en scène pour passer la pénalité des trente mètres face aux poteaux (74e). Que fait une équipe anglaise comptant deux points d'avance à deux minutes du terme ? Elle use et abuse du pilonnage. Et place son ouvreur en position de drop.
Comme en finale du Mondial 2003 remportée face à l'Australie, Jonny Wilkinson prit ses marques derrière le monstre à seize pattes, pour expédier le ballon entre les poteaux. Du grand art! Un froid réalisme qui cloua les Français, une fois de plus condamnés à la "petite" finale, face au perdant d'Argentine - Afrique du Sud, vendredi au Parc des Princes, tandis que les Anglais disputeront la finale deux jours plus tard au Stade de France... (afp)