Une jeune femme qui veut réussir dans la vie et dont le rayonnement séduit ceux qui l'entourent, s'éprend d'un écrivain prestigieux et pervers, et épouse un jeune milliardaire déséquilibré.
Il est inutile, à l'heure actuelle, de présenter ce grand Monsieur du cinéma hexagonal qu'est Claude Chabrol. Depuis quelques années, le "Woody Allen Français" en raison de ses tournages incessants, a perdu de sa verve en signant des films qui se ressemblent tous et qui perdent de leur intérêt et LA FILLE COUPEE EN DEUX ne déroge malheureusement pas à cette règle.
Le cinéaste n'arrive déjà pas à insuffler un minimum de rythme à son nouveau long-métrage, l'intrigue a beaucoup de mal à démarrer et on ne croit vraiment pas à cette histoire de jolie jeune fille assoiffée d'amour dont l'adultère, la jalousie et le manque de confiance sont les principaux défauts.
Chabrol utilise une fois de plus le thème de la lutte entre le bien et le mal dans la bourgeoisie et n'arrive pas à l'exploiter, ni à le développer au maximum, handicapé par une mise en scène d'une platitude exaspérante et d'un scénario sans grande intelligence, écrit avec les pieds et qui contient des dialogues beaucoup trop mielleux pour que le spectateur y trouve un minimum d'intérêt.
C'est dans le formidable trio d'acteurs que le public et le cinéphile averti trouvera son compte. La sublime et rayonnante Ludivine Sagnier se montre extrêmement convaincante en jeune femme amoureuse et profiteuse, dont le manque de sentiments et la mentalité d'arriviste font d'elle une femme bien évidemment honteuse et méchante, mais parfois touchante et dotée d'une grâce naturelle qui ne peut rendre les hommes indifférents.
François Berléand, bien que surjouant à plusieurs reprises, est excellent en richissime écrivain client des maisons closes et obsédé sexuel, profitant du jeune âge et de l'innocence de sa partenaire pour la trahir. Benoît Magimel irradie également l'écran en fils à papa désiquilibré dont la folie meurtrière trahira la confiance de l'amour de sa vie, une femme qu'il aimait vraiment et dont il n'a jamais réellement profité.
En dehors de cela, ce film sonne le glas pour Chabrol, cinéaste dont le manque d'inspiration évident ne rend plus du tout intéressant.
5/10