Réalisateur : Charlie Chaplin
Acteurs : Charlie Chaplin, Michael Chaplin, Dawn Addams
Pays : USA
Durée : 1 H 40
Synopsis :
A cause d'une révolution dans son pays, le Roi Shahdov s'exile à New-York. Abattu, il se présente à la télévision pour gagner un peu d'argent.
Critique :
Cet avant dernier film du Maître comique présente tous les symptômes d'une fin de carrière pourtant irréprochable : malgré une satire intéressante d'un pays avec qui il a divorcé en raison de ses nombreuses attaques tant privées (Chaplin fût souvent vilipendé pour ses idées politiques avancées) que professionnelles (la censure s'est beaucoup acharnée sur l'excellentissime Monsieur Verdoux) et sa grande faculté de basculer du burlesque au drame, A King in New York n'est pas ce que l'on attend de Chaplin et, de ce fait, déçoit légèrement.
Si l'on passe une mise en scène fonctionnelle pour laquelle tout se déroule dans le cadre et typiquement chaplinienne, on regrette que l'humour corrosif et vivace, qui faisaient du Dictateur ou de Monsieur Verdoux des chefs-d'oeuvres indéniables, ne passe pas toujours bien dans cet opus. Nous pouvons retenir la scène de la visite de l'école, dans laquelle le discours politique du petit Michael Chaplin ne plaît pas au Roi exilé, qui n'hésite pas à l'engueuler et lui demander de cesser son discours (le jeu du garçon frôle le génie pur, volant carrément la vedette à Charlie) mais aussi celle de l'ascenseur, dans laquelle Shadov fait exprès de se coincer avec une lance, ne voulant pas aller à son procès.
Malgré ces défauts, Chaplin arrive encore à nous émouvoir de façon intelligente même si certains évènements tristes vécus par l'enfants sont légèrement appuyés en évitant tout manichéisme.
Après un final d'anthologie au cours duquel des commissionnaires sans scrupules se font asperger d'eau, on est en droit d'éprouver une certaine déception en raison du manque de poésie et de magie qui rendait les précédentes oeuvres de Chaplin passionnantes et émouvantes.
7/10